jeudi 4 décembre 2014

Mes 5 souhaits: l'heure des bilans

Trop souvent, nous oublions de remercier la vie pour la chance que nous avons de pouvoir la goûter.  Trop souvent, nous oublions de dire « je t’aime » aux gens qui nous marquent, qui nous façonnent, qui nous accompagnent et nous écoutent.  Trop souvent, nous tenons tant de choses pour acquises que nous oublions d’être reconnaissants d’avoir une liberté totale et complète dans nos actions et nos choix.  Trop souvent nous oublions que de pouvoir se lever le matin dans un environnement convivial et nanti est le rêve de trop d’égaux éparpillés partout sur la planète.

Ce que je retiens de cette année?   Je me suis longuement posée la question.  La réponse devrait me venir spontanément mais malheureusement, ce n’est pas le cas.  En fait, je retiens peut-être trop de choses de cette année haute en couleurs.  Je retiens, bien sûr, des événements au niveau personnel mais ce sont les événements de la société dont je me souviens le plus…

Je tente, tant bien que mal, dans mon bilan de fin d’année de ne retenir que des choses positives mais à l’impossible, nul n’est tenu.  Donc, je vais formuler des souhaits…
Je regarde les rétrospectives de l’année faites par les médias, je regarde les compilations des images les plus fortes de l’année et j’ai le cœur qui me serre.  Il est vrai que je suis plutôt de nature sensible mais il me semble que cette année fut pire que les autres; j’ai peut-être la mémoire courte pour les années antérieures… Mais le cœur continue de me serrer.  Vous sentez-vous impuissants devant tout ce qui se trame partout dans le monde?  Avez-vous l’impression d’être complètement inutile vis-à-vis les situations disjonctées que l’on peut lire et voir partout sur toutes les tribunes? 

De voir une petite fille de 5 ans photographiée dans les ruines de sa maison qui a été bombardée lors d’un raid en Syrie, assise seule au milieu d’une maison éventrée, ça me bouleverse.  Comment peut-on être aussi odieux en tant qu’humain pour que ceci existe?  Si je le pouvais, je prendrais cette enfant dans mes bras pour lui offrir un maximum d’amour et de tendresse ce qui changerait sa vie.  Changer la vie de quelqu’un pour lui permettre de voir qu’elle peut être belle; que nous, en tant qu’êtres humains, nous puissions offrir une richesse autant matérielle qu’émotionnelle, voici l’un de mes souhaits.

De voir qu’une personne âgée n’a pas eu de bain depuis plus de 9 mois… Est-ce là l’idéal d’une société égalitaire et soucieuse de son prochain?  Suis-je la seule à me rendre compte que nous finirons tous vieux?  Suis-je la seule à me rendre compte que la prochaine génération qui devra vivre ces supplices sera celle de mes parents?  Suis-je la seule à me dire que je vais mourir de peine si jamais mes parents, mes tantes, mes oncles, vivent ces atrocités? Suis-je la seule à être pétrifiée de voir les gens vieillir ainsi que moi-même?  Ferland chantait « une chance qu’on s’a ».  Est-ce qu’on « s’a » vraiment, les uns les autres, en tant que société?  Que nous puissions nous mettre réellement à la place des autres, vivre le sentiment d’abandon de ces autres qui seront bientôt disparus pour faire place à nos parents et nous-mêmes plus tard, voici l’un de mes souhaits.

De voir des gens, dans les rues, tenter de défendre des droits pour lesquels ils croient mais qui sont ostracisés par leurs semblables, ça me désole.  Qu’on soit pour ou contre les causes qu’ils défendent, je crois que c’est secondaire.  Je veux revenir au premier niveau.  Où est passé le temps où l’on s’identifiait aux combattants?  Où est passé la solidarité sociale?  Où est passé le petit peuple qui ne voulait plus être si petit?  Où est passé l’amour qui peut réunir deux réalités complètement différentes?  N’est-ce pas la définition de la grandeur que de se recentraliser sur les fondements de notre civilisation sois la liberté et la charité?  Pourquoi a-t-on tant de plaisir à réduire notre frère, notre voisin, notre identité?  Quand j’étais petite, je voulais être grande.  Nous sommes maintenant grands, mais si petits...  Que nous puissions avoir des idéologies différentes sans écraser les autres, accepter de ne pas se sentir menacé par ces différences, ne pas niveler vers le bas uniquement parce que l’on ne se sent pas concerné par une cause, voici l’un de mes souhaits.

De voir que maintenant tout est acquis; autant les ressources matérielles que naturelles, me dérange profondément.  Tout le monde sait que lorsque l’on prend quelqu’un ou quelque chose pour acquis, on risque fortement de le perdre.  Combien de fois avez-vous entendu des couples se perdre pour cette raison?  Pourquoi est-ce que ce serait différent pour les ressources?  Nous sommes si aveuglés par ce confort acquis que nous oublions de remercier la vie d’être si bien nantis.  Par exemple, nous voulons aider une cause extrêmement louable en se renversant une chaudière d’eau sur la tête mais nous oublions que certains de nos frères et sœurs (puisque nous sommes tous dans la grande famille des humains) doivent marcher plusieurs miles par jour pour avoir la même chaudière d’eau sale… N’est-ce pas le monde à l’envers?  Que nous puissions continuer de vivre dans cet environnement généreux de ses ressources mais que nous commencions à l’apprécier réellement pour le préserver, voici l’un de mes souhaits. 

De voir que nous n’arrivons même pas à prendre soin de nos enfants adéquatement m’est tout simplement insupportable.  Des gens qui font mal autant physiquement, sexuellement que mentalement à notre descendance font ressortir le pire en moi.  Pas uniquement parce que c’est fondamentalement injuste mais tout simplement parce que l’on permet que cela existe.  Que nous puissions par la voix de notre peuple, notre justice et notre amour exécuter un vrai volte-face sur le traitement que nous faisons subir à nos héritiers en clamant haut et fort par toutes les instances possibles que nous n’accepterons plus, voici l’un de mes souhaits.
En ce temps de réjouissance, je ne me ferai pas de fausses croyances en me disant que mes vœux peuvent être exaucés; je vais uniquement avoir la foi… Pas seulement une foi en Dieu ou en la vie, mais aussi en nous.  J’ai envie de me laisser bercer par un vrai rêve, un vrai sentiment d’appartenance à une race humaine où je n’arrive plus à me reconnaître…

Quand j’étais petite, je souhaitais souvent la paix sur la Terre lorsque je faisais un vœu; surtout en ce Temps des Fêtes. Triste constat, à l’aube de mes 33 ans, je fais toujours ce même vœu…
Soyez heureux et surtout, AIMEZ-VOUS.

Joyeuses Fêtes.

La Frustrée.