Je vais m’adresser
directement à toi. Oui je me le permets
parce que ç’a bien l’air que quand d’autres le font, t’écoutes pas. Non toi, t’écoutes personne. Toi tu sais hein?
Tu sais fuck all. À quel moment t’as arrêté d’être une personne
et que t’as commencé à te prendre au-dessus de tout? À quel moment t’as
simplement pensé que toi, t’étais au-dessus des conséquences par rapport aux
gestes que tu posais? J’te regarde à tous les matins pis sérieusement, j’te
comprends pas…
T’avais tout. Le succès familial, le succès professionnel,
l’argent et j’en passe. T’avais tout ce
que tout le monde veut – y’en a même qui ont même pas la moitié de ce que t’as
pis ils font avec. Ils s’arrangent pour
le trouver le putain de bonheur absolu mais toi, c’était pas suffisant. C’est jamais suffisant. T’as réussi à saboter les seules choses dont
t’étais fière. Tu t’es mise en échec
toute seule, comme une grande! Pas eu besoin de personne pour le faire. Bin là je t’annonce que ça suffit.
Quand je te regarde,
je vois bien la douleur. Je vois bien le
mal. Mais je sais pas si c’est parce que
t’as mal ou si TU es le mal. C’est tough
à lire hein? Crois-moi, c’est rough aussi à dire. Mais c’est la vérité. J’ai de la misère à te reconnaître. Dans le fond, je t’ai tu déjà vraiment
connue? Toi tu fais juste montrer ce que tu veux bien. T’as 50 personnalités différentes pis nous
faut s’arranger pour faire avec pis te suivre.
Pis surtout, faut essayer de te comprendre. C’est pas de même que ça marche le monde
fille pis ça marchera jamais de même. Le
monde, c’est pas que toi, c’est plein de gens.
C’est des gens complets avec des sentiments, des émotions pis des
attentes. Pis toi, tu réponds pas à
leurs attentes. Bin là, ça suffit.
Je le sais que t’es
perdue depuis bien des années. Je le
sais que tu t’es jamais soignée. Je le
sais que ton mal de vivre vient de loin.
J’étais là au primaire… Pis j’étais là aussi au secondaire. Je te watchais te détériorer à chaque joke
sur ton look, sur ton poids. Ça aide pas
à se forger une belle estime de soi pis comme dans un mauvais film de série B,
ton manque de courage a eu des conséquences sur les autres. Mais tsé, tu sais d’où ça vient. T’as vécu des choses pas cool avec un gars
encore moins cool quand t’étais bin trop jeune pour ça dans une chambre sombre
pendant un party de famille mais sachant ça depuis tant d’années, pourquoi t’es
restée immobile? C’est pas le problème
du monde ça si tu t’es pas faite aidée?
Mais c’est eux qui mangent le coup.
Pis pourquoi? Parce que tu fais de la fuite. Pis ça, y’a personne qui t’as jamais obligé à
le faire. T’as juste été faible. Pis je t’ai vu essayer de refaire le patern
avec d’autres – les écoeurer toi aussi un coup que tu te pensais libérée. Pis plus tard, quand t’es devenue « adulte »
tu t’es mise à juger le monde. On t’a
tellement dit que t’étais intelligente que tu t’es servie de ça pour faire le
mal au lieu de faire le bien. Je suis
obligée de te dire que ça m’écoeure un peu. C’est tellement primitif comme réaction. Mais bon, t’étais jeune… on peut peut-être
passer ça là-dessus. N’empêche que je
comprends tes blessures pareil – le rejet c’est jamais bon quand t’essaies de te
construire. L’abus non plus. Mais là on peut pu dire que c’est parce que t’es
jeune que tu fais ce que tu fais – jamais penser aux conséquences, jamais
penser à te mettre à la place des autres… Mais aujourd’hui, ça suffit.
J’pense que y’a un
problème également sur ton besoin d’attention démesuré. Ton esti de besoin de reconnaissance
sale. Hey on s’en fous-tu que t’existes?
Y’en a combien qui sont extraordinaires pis qui meurent en silence? C’est pour
ça qu’ils sont extraordinaires, ils ont jamais eu besoin de personne pour leur
dire. Mais toi tu voulais TOUTE! Pis là
bin, t’as pu rien. T’as toute
perdu. T’as perdu toute ta vie. Pis honnêtement, j’ai comme de la misère à
trouver ça triste... T’as menti, triché,
joué, manipulé pis tu voudrais être consolée? Bin je t’annonce que ca suffit.
Là je vais te dire ce
que ça fait aux autres ce que tu es : ça use. Ça fait mal. Ça irrite.
Ça tue. À chaque mensonge que t’as dis, t’as usé la confiance. À chaque acte malfaisant que t’as posé, t’as
fait mal à quelqu’un. À chaque fois que tu t’es excusé après coup, t’as irrité.
En étant tout ce que t’es, t’as tué. T’as tué l’amour qu’on te portait. Pis là tu te demandes pourquoi personne voit
ta prise de conscience? Tu te demandes pourquoi tu te sens toute seule à chaque
seconde même quand y’a plein de monde? Tu te demandes pourquoi t’as toujours
une boule dans le ventre? On appelle ça récolter ce que t’as semé! Personne te
croit que tu regrettes, que tu le feras pu, que t’as vraiment compris. Sais-tu pourquoi? Parce que t’as trop gaffé à
pas vouloir soigner la source : TOI.
T’avais pas d’empathie pour personne, même ceux que tu disais aimer pis
là faudrait qu’on t’en offre? Hey prend ton gaz égal. Ça suffit!
Mais c’est quoi au
juste ta prise de conscience? Moi je la connais parce que je te vois, je te
sens, je suis avec toi tout le temps mais as-tu seulement pris le temps de la
nommer? Surement pas, t’es trop occupée à essayer de fuir encore. Moi je vais te la nommer parce que, oui
fille, ça suffit.
Tu t’aimes pas. T’aimes pas ce que t’es devenue. Tu voudrais aujourd’hui être celle que tu
fuyais. Celle qui aurait pu avoir le
courage de nommer, dire et parler de ce qu’elle ressent et se permettre d’être
vulnérable si elle avait composé avec son « shit » au fur et à mesure. Si seulement t’avais écouté… Si seulement t’avais
entendu… Si seulement t’avais affronté !!! Je t’en veux de ça! Regarde où ça t’a
mené?! Ta fuite a créé une accumulation
pis là l’hémorragie et la gangrène est pognée dans le bobo! À trop essayer de
se voir dans les yeux des autres, on oublie de se regarder telle qu’on est.
Mais maintenant, ça suffit.
Pis aussi tu réalises…
Tu te rends compte que t’es juste ordinaire.
T’es pas extra. T’es
ordinaire. Dans le fond tu l’as toujours
su que t’étais ordinaire. Mais tu
voulais être forte! Tu voulais être tough! Tu voulais le respect absolu mais t’as
généré de la crainte à la place. Oui,
maintenant on te craint. On a peur de
tes actes. On a peur de rester proche de
toi. On a peur que tu nous
contamines. Criss on s’attache à toi, on
t’aime à se fendre l’âme pis tu te permets de pas l’apprécier. Tu te permets d’oublier d’aimer correctement
en retour. Tu te mets à pas bien te
sentir dans ta peau un coup que le plaster que t’as mis v’la une couple d’années
soit trop imbibé de marde. Tu te mets à
vomir ta vie, à avoir des pensées noires, à pu vouloir continuer fack tu t’évades
en voulant te sentir vivante parce que tu te sens morte en dedans. Tu tues le monde en voulant te sentir
vivante! Hey c’est plein de logique hein? C’est quoi qu’on disait tantôt, que t’étais
intelligente? Va donc te retravailler un peu parce que c’est zéro bright. Pis surtout, ça suffit!
J’te laisserai pu
faire. J’te force à te remettre en
question. Pis crissement à part de
ça. Je t’oblige à t’ouvrir les yeux sur
ce que tu es et ce que tu fais. Tu vas
demander pardon encore et encore pis tu vas seulement remercier le ciel de
pouvoir le faire. Tu vas prendre l’aide
qu’on te dit de prendre pis tu vas t’investir.
Tu vas parler de tes démons pis tu vas mesurer les actes que tu fais aux
autres. Tu vas commencer à prendre la
place de ces gens là dans ta tête. Tu
vas arrêter de te poser en victime de la vie pis justifier tes actes par
ça. T’as pas le monopole de la souffrance
bordel! Bin oui, t’as toute justifié par des raisons que tu jugeais bonnes pis
t’as pas pensé plus loin que le bout de ton nez. Bin oui, on le sait bin que c’était en bonne
partie inconscient pis que tu voulais pas réellement faire mal, mais on dirait
que c’est encore pire de penser ça. Dans
le fond t’es juste conne pis tu penses pas?
T’as la maturité émotionnelle d’un enfant de 5 ans. Pis t’as aussi l’égoïsme d’un enfant de 5
ans. Mais calvaire t’en a 35! T’attends
quoi pour arrêter d’être tourmentée? T’attends
quoi pour commencer à vivre, mais tsé RÉELLEMENT VIVRE? T’attends quoi pour rattraper le monde que t’as
blessé? Pas sûre que ça va marcher
honnêtement, t’as crissement un long chemin de croix. T’as crissement du pain sur la planche… On
dit qu’il n’est jamais trop tard pour se reprendre, pour réparer. Mais ça c’est encore de la théorie. Dans le vrai monde dans lequel tu vis, je
sais pas trop si ça se peut. Mais une
chose est claire, là, ça suffit.
Parce que sinon, moi
aussi je vais te lâcher. Pis si je te
lâche, t’as pu rien. Si j’te lâche tu
vas savoir c’est quoi être vraiment seule.
Si j’te lâche, t’existes pu. Si
je te lâche, tu crèves. Parce que cette
lettre, je l’ai écrite de moi à moi et parce que cette fois-ci, c’est vraiment
vrai que ça suffit.
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