Avec le titre du billet, il est difficile de jouer dans le subtil, n'est-ce pas? De toute façon, je ne crois pas que ce qualificatif fasse parti de ma personnalité... Pourquoi être subtile lorsque l'on peut sauver du temps en étant claire et concise? Je dis ça de même...
J'ai décidé de parler de cette race de gens à qui on préfère ne pas s'associer, généralement, en tant qu'être humain saint d'esprit. Il est plutôt rare de, sciemment, vouloir avoir des profiteurs gravitant autour de nous. Toutefois, cette race de gens est plutôt bonne pour se faufiler dans les cercles sociaux, surtout avec les gens aimables et généreux. De belles proies à "attaquer"...
Commençons donc, pour les fins de l'exercice, par définir le "profiteur":
"Personne qui tire profit d'une chose ou d'une situation, de façon malhonnête; personne qui cherche à tirer profit d'un travail auquel elle ne participe pas, ou peu; personne qui profite abusivement de la générosité ou des largesses d’autrui".
La définition en elle-même est plus qu'éloquente. Toutefois, il est fort possible que malgré une définition aussi spécifique, nous n'arrivions pas à cerner les profiteurs autour de nous. La définition existe depuis que le monde est monde, on s'entendra là-dessus, mais les profiteurs en question ont peaufiné leurs habiletés à s'incruster et s'immiscent de plus en plus profondément dans les vies des bonnes gens qui n'espèrent que le bien autour d'eux.
Il y a, bien sur, les profiteurs du système. Les B.S de pères en fils qui décident en toute connaissance de cause de profiter du dit système, étant conscients des jugements de la société à leur égard mais qui n'en n'ont absolument rien à foutre! Je ne parle pas de la femme monoparentale qui a BESOIN de l'aide sociale, ou du travailleur invalide qui n'a plus de ressources autres... Je parle de ceux qui ont été même caricaturés dans une série télévisée il y a quelques années. Ceux qui mettent tant d'énergie à essayer de frauder le système (et souvent avec succès!) au lieu de mettre ces mêmes énergies au service de celui-ci - la participation sociale. Avez-vous remarquer que les profiteurs du système se concentrent généralement dans les sphères sociales les plus éloignées l'une de l'autre? Soit dans la classe "pauvre" ou, ceux qui ont réussis avec brio, les "ultra riches"! Parce que, oui, gens de classe sociale aisée, vous pullulez de ces gens profiteurs dans votre tour d'ivoire. Avec l'argent vient le pouvoir, avec le pouvoir vient l'hommerie, avec l'hommerie vient les profiteurs. Rares sont ceux qui ont accédé à tant de richesse sans avoir profité de leur main-d'oeuvre, des idées des autres ou alors des opportunités qui s'offraient. Justement, certains diront que c'est simplement de l'opportunisme. Dans mon livre à moi, profiteur et opportuniste sont intimement liés. Nous jugeons fortement les profiteurs du système mais nous les tolérons depuis longtemps... Nous les égratignons dans quelques numéros humoristiques ou les caricaturons justement dans certaines séries télévisées mais habituellement, nous nous en accommodons. Par souci de bonne conduite, de politesse ou tout simplement parce qu'on est DONC gentils, nous au Québec, on ne le dira pas au voisin, au cousin, au frère, à l'oncle qui est parfaitement apte à travailler, de se lever les fesses en se mettant un coup de pied dedans et d'aller gagner sa croûte. C'est presque normal maintenant qu'un certain pourcentage de la population se "laisse-vivre" par le système. Comment vivre avec 500$ par mois? Allons, allons, le travail au noir n'est pas disparu avec l'apparition de la Commission Charbonneau ou avec les règles resserrées de Revenu Québec... Si vous croyez ça, c'est que vous êtes d'une naïveté bien triste... Toutefois, je m'offusque de cette race mais j'arrive à l'endurer - elle ne m'est pas imposée proprement dite dans mon entourage donc elle m'affecte plus ou moins personnellement. C'est réellement un problème de société que j'arrive à ne pas "personnaliser"...
Il y a, aussi, les profiteurs familiaux. La plus belle image pour vous les décrire, ce sont ceux qui feront scandale lorsqu'un parent décédera. Parfois même, le scandale débute avant même le décès... On veut l'héritage, on veut l'argent, on fait promettre de se faire donner tel bijou. Le corps n'est pas encore froid dans la tombe qu'on subtilise déjà la dépouille de ses avoirs... Ces profiteurs sont largement répandus mais ont une facilité à se dissoudre dans la masse... TOUTES les familles sont confrontées à ce type de personnes - je suis certaine que vous avez déjà un nom ou un visage en tête lorsque je décris la présente, n'est-ce pas? Ce sont de fins manipulateurs, qui organisent les situations à leur avantage en modulant souvent la réalité selon leurs besoins spécifiques. Ils savent reconnaître la bonne "pâte" qu'ils modèleront à leur gré, selon la requête du moment et surtout le degré de convoitise de celle-ci. Ces profiteurs sont souvent, ou très impliqués dans la vie familiale, ou très éloignés. Soit, ils sont collés à nous parce qu'on n'a pas encore identifié leurs caractéristiques de profiteurs donc nous en sommes toujours victimes; soit nous les avons repérés et nous les avons sortis de notre vie... Je vous souhaite d'être dans la deuxième catégorie; si ce n'est pas le cas, posez-vous la questions des détriments VS les bénéfices. La solution n'en sera que plus flagrante... Et si vous hésitez à les sortir de votre vie, un examen de conscience se doit d'être fait. Posez-vous donc la question inverse pour une fois; qu'est-ce que JE tire de conserver cette personne dans ma vie malgré les liens familiaux. Une tranquillité d'esprit? Un besoin de me rassurer et de me donner bonne conscience "parce que ça ne se fait donc pas de couper les ponts avec la famille"? Ça ne se fait pas plus, à mon humble avis, de conserver consciemment quelqu'un comme ça dans sa vie, nonobstant les liens qui me rattachent à elle. Si elle se permet un tel mépris (car disons-le, profiter de quelqu'un c'est un peu parce qu'on le méprise) pourquoi je me gênerais? Pour une question de sang? Bin voyons...
Mais moi, les profiteurs qui savent me reconnaître, qui me sentent à des milles à la ronde et que j'attire comme la misère sur le pauvre monde,
ce sont les profiteurs en amitié! Ciel que j'en ai eu dans ma vie! Et je vous jure que je ne me dompte pas! Je vous jure aussi que j'essaie tant bien que mal d'être vigilante mais on dirait que j'ai un don pour les attirer à des kilomètres à la ronde. Ou alors je dégage un musc quelconque et je deviens comme une proie? Ou alors Candide est mon troisième nom? (J'ai déjà un deuxième nom...!). Ça m'est encore arrivée; deux fois cette année! Deux personnes que j'aimais sincèrement, à qui je tenais et PAF! Ça me saute dans la face. Je sais que mes définitions de la loyauté et de l'amitié sont bien spécifiques mais je refuse de prendre responsabilité et de me dire que ma définition est trop sévère quand la démonstration de leur exploitation est si probante!!! Il me parait maintenant évident que je devrais niveler mes critères vers le bas mais ai-je réellement envie de descendre à ce niveau au lieu de continuer à m'élever au dessus de la mêlée? Tant de questions et encore une fois si peu de réponses... Faisons la nomenclature des qualificatifs qui décrivent ces individus:
Premier indice: Les profiteurs en amitié entrent extrêmement vite en relation. Ils passent souvent pour des gens sociables ayant le bonheur facile. Ils attirent les autres comme des aimants étant si accessibles et sympathiques. On croirait que malgré les quelques semaines passées avec eux, on les connaît depuis toujours. On recherche leur côté rassembleur et leur bonne compagnie. Ceci est le premier signe qui devrait me donner la puce à l'oreille... Mais j'aime bien donner la chance au coureur sans devenir quelqu'un de méfiant. Je me refuse de catégoriser chaque personne aimable et avec qui ça colle pour n'être que soupçonneuse. Je ne m'aide pas me direz-vous mais je me trouverais profondément triste de perdre complètement la foi en l'être humain.
Deuxième indice: Le sexe féminin. Cette affirmation est du pure sexisme me direz-vous mais c'est tellement vrai... Combien de fois avez-vous entendu "oui mais les femmes entre eux autres..."? Plein de fois, des milliers même! Et c'est totalement vrai. Les femmes sont les pires, surtout entre elles. De vraies veuves noires prêtes à sucer toute l'énergie de l'autre, tel le sang d'une proie. Dans un contexte de travail, la femme saura complimenter sur les méthodes de travail produites par une autre mais sera la première à en tirer profit sans mentionner que l'idée d'origine ne vient pas d'elle. La femme, qui se sentira menacée obligatoirement, s'organisera pour faire tomber chaque élément de la dite méthode efficace pour ne garder que ce qui pourra la mettre en avant-plan et la faire mieux paraître que sa prédécesseure, sa collègue. Elle en fera de même au niveau de son amitié - elle tentera sans cesse d'avoir le dessus sur l'autre personne incluse dans la relation de n'importe quelle façon qui soit. Nous sommes tristes à voir Mesdames.
Troisième indice: La fréquence des interventions. J'entends par là que le profiteur sera extrêmement présent pour solidifier sa relation avec l'autre parti,
au début. Il prendra le temps de demander "comment ça va" mais remarquez, chers lecteurs, que les questions du profiteur se résument souvent à celles que l'on peut lui renvoyer. Il tentera sans cesse de ramener le discours vers lui, vers ses intérêts. Il sera agréable à parler mais tranquillement deviendra de plus en plus plaintif. Il tentera, tant bien que mal, de vous amadouer, de vous rallier à sa cause et ce, peu importe celle-ci. Il aura toujours des histoires rocambolesques mais qui devront toujours rester secrètes. Le profiteur sait qu'en vous donnant l'illusion que vous êtes dans le "secret", vous aurez l'impression que sa confiance pour vous est totale - notre ego aimant tant se faire flatter, la valorisation ressentie nous confirmera notre envie de perdurer dans cette relation. On aime tous jouer les Mères Thérésa et essayer de sauver les autres. En général, c'est à ce moment que la réversibilité n'est plus possible puisque l'engrenage de l'attachement est enclenché. C'est à ce moment que la fréquence des contacts va diminuer. Vous êtes maintenant acquis. La nécessité d'entretenir le lien fort, du début, s'estompe peu à peu. Vous aurez des nouvelles dans les moments de détresse, ou lors des moments où votre expertise est pertinente et que vos judicieux conseils peuvent porter fruit au profiteur. Si vous êtes bien nantis, vous aurez souvent des nouvelles liées à de nouveaux projets intéressants. Le profiteur sait qu'il doit vous présenter des éléments suscitant votre intérêt; c'est pour cette raison qu'il s'intéressait tant à vous
au début. Il tissait sa toile, il devait construire sa base pour mieux soudoyer.
Quatrième indice: Le profiteur aura tendance à présenter son discours en questionnant. Fin manipulateur, il a compris que la meilleure façon d'arriver à ses fins est de laisser penser à l'autre parti qu'il est la tête pensante. Il deviendra le cou - il peut donc tourner la tête vers n'importe quelle direction souhaitée. Des questions ouvertes commençant par "penses-tu que...?" ou encore "oui mais as-tu pensé à...?" vous seront soumises. Vous aurez l'impression qu'il prodigue de judicieux conseils, qu'il est d'une écoute active pratique, qu'il vous amène à vous auto-critiquer, à vous introspecter.
FAUX! Il ne fait que semer une graine qui germera vers SA solution, SON intérêt. Il fera tout pour vous ramener vers une solution qui, justement, servira le dit intérêt dont il a besoin. Il sait ramifier les différentes branches qui mèneront vers SON succès. Il écrasera tout sur son passage mais de façon si subtile. Si on prend une image, le profiteur
pourrait crier des bêtises mais il les chantera - il a fort bien compris que le contenant est beaucoup plus important que le contenu.
En résumé, le profiteur est sociable, attachant, gentil, disponible, ouvert et à 75% féminin (statistique directement tiré de l'Institut de la statistique nationale JC).
Si j'arrive à cerner les indices, peut-être vais-je arriver à les identifier plus vite?
La bonne nouvelle, c'est que ça ne me fait plus de peine de les identifier et de les sortir de ma vie. Avant, je pleurais le deuil d'une amitié qui en fait n'existait que dans ma tête et mon coeur. Maintenant, je me fâche contre moi-même de ne pas m'être protégée et d'y avoir cru. Il y a de l'amélioration non?
En bref, ces profiteurs me font réaliser que les gens que j'aime vraiment, je les mérite et ils me méritent. La loyauté, c'est, pour moi, la plus grande qualité. Et je vous serai toujours loyale, à vous mes amis(es) qui sont importants. Je sais que vous vous reconnaissez, mais je vais quand même vous nommer, vous mes plus proches, puisque ces expériences me permettent encore plus de vous apprécier:
Merci à ma grande amie Jenny, ma partenaire, ma fidèle, ma meilleure. Notre amitié mouvementée ne fait que se solidifier. J'adore penser comme toi, à quand nous aurons 80 ans, à nous bercer sur nos galeries en se remémorant nos vies. Ta force et ton intelligence me font grandir et me permettent de m'améliorer. Je t'aime sincèrement. C'est au delà de l'amitié - c'est de la symbiose.
Merci à toi Marie-Christine,
toujours là, après plus de 20 ans. Tu es la seule qui puisse me parler comme tu le fais, la seule à ne jamais mettre de gants blancs pour me dire les choses. Tu es une grande amie pour moi. Je t'admire énormément et je sais que tu le sais. Tu es inspirante par ton parcours (difficile)... MOI j'ai toujours cru en toi et je sais que toi aussi. Je sais qu'on ne se lâchera jamais.
Ma belle Véro, ma douce, ma pitoune... Celle qui est réconfortante, présente mais distante à la fois. C'est cette facette de toi qui m'a toujours omnibulée. Un peu mystérieuse, sachant placer le bon mot au bon endroit. Tu es un baume sur une plaie. On a expérimentée ensemble, on a rit et j'espère continuer de le faire jusqu'à 1000 ans. Tu resteras toujours, dans ma tête et mon coeur, une femme forte.
Et, pour finir, je ne pourrais passer sous silence ma partenaire depuis 32 ans. En fait, ce n'est pas mon amie proprement dit, c'est encore plus que ça... C'est un lien de sang indéfectible qui jamais ne se rompra. Toujours, nous arriverons à nous rejoindre puisque je t'aime autant que ma vie. Parfois tu es la grande, parfois tu es la petite (et moi de même) mais tu es toujours MA soeur. Karine, je sais que dans l'adversité, dans la joie comme dans la peine, nous serons toujours liées et que toujours nous nous supporterons. Je donnerais ma vie pour toi. Je t'aime.
La Frustrée (mais pas si frustrée aujourd'hui ;) haha, profitez-en!)